Le mensonge, un symptôme du TDAH

Le mensonge, un symptôme du TDAH

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Le mensonge est-il un symptome du TDAH ?

Un enfant TDAH ment-il plus que les autres ?

Oui, le mensonge fait partie, de manière symptomatique, du profil d’un enfant TDAH HPI qui ment certainement plus que les autres.

Gros sujet pour moi si enclin à la vérité…

On dirait que d’avouer la vérité sur des faits établis, c’est comme une petite mort, plutôt mentir ou détourner la conversation, que d’admettre les choses. Il faut que je prouve sans cesse, que j’explique et que je démontre par A plus B pour qu’au bout de 30 minutes il daigne enfin reconnaître les choses. Mais ces choses, l’enfant TDAH, il les sait déjà. Et ça l’agace au plus haut point dans un premier temps. Puis la carapace se fissure et il admet enfin les choses.

C’est très énervant, fatiguant, usant, frustrant car on à vite le sentiment qu’il nous prend pour le dernier des imbéciles.

En réalité il créé Sa vérité et s’y accroche coûte que coûte. Passer du mensonge au déni il n’y a même pas de frontière. C’est très compliqué à admettre pour un parent ou pour un adulte.

Un exemple concret

Une fois, en vacances, je le laisse au club enfant du centre de vacances ou nous étions avec mes parents, pour aller nous promener et discuter un peu. Une heure ou deux plus tard, nous revenons le chercher. Mon fils à notre arrivée cours vers nous en criant  » papa, papa, il à voulu m’étrangler  » en parlant du jeune qui encadrait les enfants et en le montrant du doigt.

En 5 minutes après notre départ, mon fils à réussi à le faire sortir de ses gonds. Complètement désemparé, il à saisi mon fils à la gorge pour qu’il se taise, de rage. Il se confondra en excuses sans trop réussir à décrire le pourquoi du comment, il en était arrivé là.

 

Finalement, cela sert-il à quelque chose que de démontrer qu’il à tort ?

Je m’obstine à décortiquer ses mensonges dans la crainte qu’il ne finisse par croire que de se cacher de la vérité est une bonne chose et ne finisse par vivre dans un monde d’illusions, le faisant aller d’échecs en échecs.

Je le regarde se mettre dans des situations impossibles pour ensuite inventer une pirouette en feignant que les répercussions ne sont finalement pas si graves ou pire, qu’elles ne sont finalement que la faute des autres.

C’est la faute des autres !! ah cette grande facilité déconcertante, si facile pour se sortir de toutes sortes de situations abracadabrantesques et qui finalement donne envie à quiconque de les haïr.

N’importe qui, devant de tels mensonges aussi grotesques, au mieux coupera court à toute relation et au pire ira s’entourer d’autres personnes pour tenter d’en discriminer son auteur.

Personne n’est dupe, mais cela créé inévitablement, de la part de l’entourage, du rejet et de la colère comme je l’explique dans un autre article sur ses relations sociales.

Cette façon de faire relève t-elle d’un trouble psychiatrique ?

Est-ce là une peur de se reconnaître dans un comportement déviant ?

Après des réflexions interminables et désespérantes, je comprends mieux aujourd’hui.

A maintes reprises j’ai comparé cela à comportement déviant de type pervers narcissique. D’une part, parce que cela ne résulte que d’un besoin compulsif d’obtenir immédiatement un objet, produit ou service, tout en promettant en échange, de faire telle ou telle autre action qu’il ne fera pas, sous divers prétextes.

Exemple simple, après ta glace tu iras ranger ta chambre.

Promesse qu’il ne tiendra pas, bien sur, sans pour autant mesurer l’impact ou les conséquences qui vont en découler (punition, privation). Même avec un enjeu conséquent, mis dans cet ordre là, c’est le clash assuré ! Une fois qu’il à eu gain de cause, les jeux sont faits !

Dans ce cas, ce que va penser l’autre n’à pas d’importance. Un vrai paradoxe quand on sait l’importance qu’il porte sur ce que les autres pensent de lui.

Une fois obtenu ce qu’il voulait, mon fils passe à autre chose comme si de rien n’était. Grande est donc la frustration de celui qui a rempli sa part du contrat et qui se voit  » oublié  » lorsque c’est à mon fils de remplir la sienne.

L’ordre des choses est donc très importante. C’est d’abord à mon fils de remplir sa part du contrat pour obtenir ensuite ce qu’il attend. Jamais l’inverse.

La récompense est primordiale à ses yeux et ultra valorisante.

Dans cet ordre là, il va alors s’évertuer du mieux qu’il peut et utiliser son plein potentiel pour accomplir sa part du contrat. Sur un enjeu minime, il ira vite et peut aussi bâcler ce travail, mais si l’enjeu est grand, il saura faire de vrais efforts et se montrera brillant.

La punition est-elle valable dans ce type de cas ?

Dans l’ignorance de ce trouble, il m’est arrivé de punir systématiquement.

Embourbé dans mon incompréhension personnelle, la façon dont j’ai été éduqué, les réflexions de l’entourage, le poids de l’école, de la Mairie, du regard des autres parents, j’ai beaucoup puni et privé mon fils.

Parfois mon fils n’avait plus droit à rien. Et c’est là que le problème s’inverse. Incapable de rester dans sa chambre il rôde autour de moi cherchant une faille pour entamer la discussion. Et un enfant TDAH HPI croule sous les sujets à aborder pour revenir dans « le game » et se faire pardonner.

Très bon scanner, il sait très bien s’y prendre.

Exemple : devant une personne empathique, il se montrera alors très enjoué, très affectueux et prêt à tout faire pour obtenir ce qu’il attend (tondeuse, laver par terre, faire la vaisselle, faire à manger et mettre la table, passer l’aspirateur, me congratuler « t’es vraiment un super papa », des câlins, des bisous…).

Soucieux de transmettre du savoir à mon fils et lui-même étant très demandeur, il sait rapidement faire toutes ces choses du quotidien (8-9 ans).

S’il ne l’obtient pas, c’est à nouveau le drame. Il va chercher la confrontation et la confrontation est une possibilité acceptable pour lui, plutôt que rien. Le rien c’est la mort, il faut donc quelque chose à créer ou à faire.

Dans cette situation il lui est possible de :

  • s’énerver  (crise de nerfs, colère…)
  • créer un conflit (en décrivant l’autre comme à l’opposé de ses vraies valeurs pour l’énerver)
  • claquer les portes, taper dans les murs
  • insulter tout le monde sans exception
  • casser des objets
  • se barricader dans une pièce

Il ne sait comment diriger cette frustration gigantesque.

Il lui est déjà arrivé à l’école de jeter des pierres aux profs à la récréation en les insultant de « fils de chien ».

Une insulte trouvée dans Tintin « le crabe aux pinces d’or ». Un exemple parmi tant d’autres.

Ce qui crée une énorme controverse c’est que 5 minutes avant il était en train de briller en démontrant son savoir auprès de ces mêmes personnes médusées.

C’est donc ici une formidable ambiguïté.

Comment un gamin si intelligent et porteur de tant de connaissances, peut-il en arriver là, si rapidement ?

Ce qu’il ne peut tolérer :

  • ne pas obtenir ce qu’il désire à plusieurs reprises
  • se sentir rabaissé, humilié
  • perdre la face en public
  • ne pas revenir vers moi après une punition

 

A contrario, il reconnaîtra ses torts et acceptera la punition après s’être calmé et regrettera ses faits et gestes.

Devant de tels chocs, le corps enseignant, complètement dépassé nous enverra régler ce type de problèmes dans le bureau du Maire de notre petite commune. Les temps péri scolaires ayant été délégués à des agents de la Mairie, ils ont trouvé judicieux d’ajouter cette pression.

Pour un rendez-vous, le Maire me convoque par mail, lettre en RAR, mot dans le carnet à faire signer et par téléphone…je serais convoqué par trois fois.

Puis, deux enquêtes sociales consécutives suivront instruites par l’école, après qu’il y ait dit :

  • « Si c’est comme ça, je vais me suicider » (après une bêtise et face à une énième punition à l’école)
  • Il se met à pleurer et annonce que je vais le taper, en rentrant de l’école (après une bêtise et face à une énième punition au centre de loisirs)

Pendant tout ce temps (7 ans) absolument personne n’à pu m’alerter sur un éventuel profil TDAH ou HPI simplement par méconnaissance.

Ils me forcent à voir un psychologue mais là aussi, c’est compliqué.

Il faut trouver le bon. La première psychologue, une voisine, se bornait à lui faire la morale, aucun plan d’action rien ! au bout de 5 séances je lui demande son plan d’action. 50€/la séance 1x/semaine pendant un an pour lui faire la morale. Heu, moi je le fait tous les jours et gratuitement ! Elle se vexe, je stoppe les séances.

D’innombrables réunions à l’école pour des bilans de la semaine, des mises en place qui ont pu être faites, constater son comportement, tenter de comprendre, me dire leurs craintes etc.

Beaucoup d’avis contraires, de descriptions d’un enfant en souffrance qui pourtant va et revient de l’école toujours très joyeux et pour qui ça va toujours bien !

Relater, noter et instruire des dossiers, beaucoup de dossiers.

Le corps enseignant est là pour faire avancer les enfants sur le programme scolaire, s’inquiète, relate les faits, convoque les parents, cherche des solutions mais n’y connait rien. C’est le néant total.

Avec le temps une chape de plomb se construit sur mes épaules. Je me mets tout le monde à dos, profs, directrice de l’école, autres parents, la Mairie, ma voisine la psy, ma famille…Dans la petite commune ou l’on vit, mon fils est connu pour ses états de fait et ça jase à fond !

Je suis seul au monde. Wilson ? Wiiilsoooon 

Seul avec un adulte, qui prendra le temps de l’écouter, tout le monde s’accorde à dire qu’il est très intéressant, qu’il connait beaucoup de choses et qu’il est très intelligent.

Bien sur, ceci n’est pas possible dans le système scolaire ni dans la vie de tous les jours.

 

 

 

 

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